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Poèmes d'Andrée Mathey-Doret poétesse Bouquine

Exrait d'un recueil "Douceur des Choses" poèmes de 1934


Éditions Séquania

Résignation


Si tu souffres un jour de quelque étrange peine,

Ne te révolte pas en voulant la guérir,

Mais, l'écoutant pleurer, accepte d'en souffrir,

Ta pitié sera plus puissante que ta haine.

Puisque tout doit finir, les êtres et les choses,

Ta souffrance elle aussi s'en ira quelque jour...

Prends garde en le heurtant d'irriter ton amour,

Laisse pleurer ton cœur et s'effeuiller les roses.

Rancune

Il en est qui s'en vont joyeuses par les routes,

Du soleil aux cheveux et de l'or plein les mains,

Qui ne connaissent pas les regrets ou les doutes

Et pour qui les beaux jours n'ont que des lendemains.

Qu'importe que leur front sous nul rêve ne ploie

Si leur corps est pétri de grâce et de beauté

Elles sont nées un jour de lumière et de joie,

Prenant des fleurs l'irrésistible volupté.

D'autres se pencheront sur des peines secrètes

Et pour les consoler rêveront de souffrir ;

Celles pour qui la vie est un bouquet de fêtes

Adroites à blesser ne savent pas guérir.

Mais parce qu'elles ont pris aux lèvres des roses

  

Douceur des choses,


Douceur des choses,

Des lointains bleus, des coteaux verts, des moissons blondes,

Gaîté des matins frais, calme des nuits profondes,

Charme infini du coin natal...


Au fond du jardin clair les groseilles sont mûres

Et le soleil éclate au rebord du bassin,

L'or chaud des tournesols chante auprès du jasmin,

Et le lézard chemine au flanc des pierres dures.


Éperdument glissant sur son herbe brûlée,

Heureuse, riant fort, avec au bout des doigts

Quelque tige arrachée en passant, que de fois

J'ai follement couru par la rustique allée !


Le vent brusque effleurait les jaunes mirabelles,

Puis, par les prés coupés, fuyait comme un voleur,

Le tronc du vieux pommier craquelait de chaleur,

Sur la bardane en fleurs dansaient les demoiselles


Le soleil inondait mon front, mes yeux, mes tresses

Des parfums lourds trainaient captifs sous le couvert,

Et toute la nature en mon cœur grand ouvert

Entrait comme une vague immense de caresses.


Buffard, 1916-1933.

  

Armand Mathey Doret

MATHEY - DORET Armand, 1853 - 1934 : né à Besançon (Doubs), peintre et graveur, notamment à la cour d'Angleterre, il a été maire de Buffard, et fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur. A étudié aux Beaux-Arts de Besançon.  puis fut élève de Lehmann et de Waltner, qu'il suivit en Angleterre. Il fut également professeur de dessin au collège de Luxeuil, et s'attacha particulièrement à la gravure à l’eau-forte. Admis au salon en 1882 M.Mathey-Doret y expose chaque année des gravures très appréciées parmi  lesquelles nous citerons : Martyre de St Sébastien (d’après Ribéra) en 1886 - Les derniers moments de Mozart ( d’après M.Munkacsy en 1887) - Chien au canard ( eau-forte en 1889) - La galère royale - Fâcheuse aventure en 1889 - Rubens peint par lui même (eau forte en 1891) - Mariage mystique de St Catherine (d'après Van Dyck, eau-forte, en 1893) - Milton visitant Galilée, à Florence en 1460 (Eau-forte en 1895) - Baume-les-Dames (1928 en taille douce). Émile-Armand Mathey-Doret à obtenu une mention honorable en 1882, médaille 3e classe en 1883, médaille 2e classe en 1887, médaille d’argent à l’exposition de 1889 et une médaille de 1re classe en 1891.Médaille d’or, Anvers, Melbourne

  


  

Henri de Lurion

Germain Coutteret

Nos pensées vont à tous les martyrs de la résistance. Hommage à L’abbé Germain Coutteret, curé de Buffard, né le 2.11.1912 à Lombard, martyr de la résistance décédé le 3.5.1945, au camp de Ludwigslust (Allemagne). Ses dernières paroles avant de mourir furent pour sa mère.


Hommage à Mademoiselle Mathey-Doret de Buffard, déportée à Ravensbruck, et à Monsieur Henry de Lurion.





Monsieur Henri de Lurion : homme souriant et intègre attaché aux valeurs patriotiques traditionnelles, élu  maire en 1935. Pendant l’occupation, il fut arrêté trois fois par les autorités allemandes interné à la prison de la butte en novembre 1941, traduit en conseil de guerre en janvier 1942 et condamné à un an de prison à la centrale de Clairvaux. A son retour il reprit ses fonctions de maire qu’il exerça jusqu’en avril 1977.

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