Description
De forme rectangulaire, les lavoirs sont protégés par un toit.
Le lavoir de la Fourquette comporte quatre bacs :
Un bac latéral à gauche capte la source conduisant l’eau dans le deuxième bac, où les villageois puisent l’eau de consommation. Par débordement de ce bac, l’eau passe dans le troisième bac, pour le breuvage des vaches, et le quatrième bac pour le linge des lavandières.
Par le trop-plein de ces bacs, l’eau gagne les ruisseaux.
Le sacré des fontaines
Les grandes lessives printanières et automnales symbolisent respectivement la résurrection de la vie et l'avènement de la mort. Des interdits de périodes, liés pour la plupart au calendrier religieux, existent. Pour ne pas troubler le repos des défunts, il est proscrit de laver le jour du Vendredi Saint, durant la Semaine Sainte, pendant les Rogations et l'Avent. Des dictons expriment les châtiments réservés à celles qui n'obéissent pas à ces commandements : « Qui lave le Vendredi Saint lave son suaire » ou « Qui lave la Semaine Sainte tourmente les âmes du Purgatoire et risque de mourir dans l'année ». Laver le Jour du Seigneur réclame pénitence et la légende raconte que les lavandières pécheresses se rendaient au lavoir la nuit pour réparer leur faute. Et tous les faits et gestes de ces femmes restent soumis au jugement de Véronique, la bienheureuse qui essuya le visage du Christ lors de sa montée au Calvaire.
Quelques lavandières perpétuent les anciennes croyances et sanctifient ainsi le lavoir ; elles étendent le drap du malade à la surface de l'eau ; s'il coule, c'est que la mort ne va pas tarder à frapper; s'il flotte, la santé sera bientôt recouvrée.